« NO SHIT » 1 : Le recyclage des baskets en fin de vie
Comme vous le savez maintenant, chez MEEKO on aime bien la transparence. Et on aime bien donner aux potentiels consommateurs des infos utiles qui les aideront à plus facilement identifier quand on se moque d’eux ou non.
Nous travaillons donc sur un certain nombre de sujets sur lesquels nous estimons que trop de marques manipulent les informations pour embellir la réalité.
Le premier de ces articles traite de la fin de vie des baskets. C’est l’un des enjeux clé lorsque l’on parle de durabilité sur ce produit. Il n’est alors pas étonnant de voir un certain nombre de jeunes marques proposer des solutions, jusqu’à en faire un argument commercial. Parmi ces solutions, l’une a particulièrement le vent en poupe : récupérer les baskets usagées afin de pouvoir les recycler, créer de nouvelles baskets à partir des anciennes, et ainsi de suite.
Sur le papier ça fait rêver. Alors est-ce vraiment possible / pertinent pour une marque en plein lancement comme MEEKO ?
On ne le pense pas pour deux raisons :
La logistique de collecte à déployer est hors de portée d’une jeune pousse : des points de collecte qui maillent tout le territoire sont nécessaires (cad des boutiques en propre ou des revendeurs qui acceptent de jouer le jeu). Penser que ses clients vont retourner leurs vieilles baskets par voie postale (et probablement à leurs frais) est un peu utopiste (pour ne pas dire autre chose). Sur 1000, 2000 ou 3000 paires vendues, combien seront retournées ? 1% ?
Le recyclage est loin d’être systématiquement la bonne solution : quand bien même on parviendrait à collecter toutes ces baskets, qu’en ferait-on ensuite ? Les recycler suppose déjà d’avoir une basket que l’on puisse facilement désassembler pour isoler les différents composants puis recycler ceux qui peuvent l’être. Très peu d’usines sont capables de gérer ce type de process pour des chaussures classiques. Il me semble qu’à ce jour il n’y en ait qu’une en Europe, en Allemagne. Certaines marques pensent dès le départ leur basket pour qu’elle puisse être facilement désassemblée et recyclée (Panafrica par exemple) mais c’est loin d’être le cas pour tout le monde.
Au-delà de la faisabilité technique du recyclage, il faut des volumes très importants avant de pouvoir produire une quantité de matière recyclée exploitable. Dans un podcast, Antoine, l’un des fondateurs de la marque M.Moustache explique que, malgré une belle quantité de baskets usagées récupérées dans leurs boutiques, le recyclage ne leur a fourni que suffisamment de matière pour fabriquer des semelles sur une nouvelle collection. Bien que l’on soit optimiste pour MEEKO, on ne pense pas que nos volumes de vente sur une 1ère année nous permettent de tirer suffisamment de matière recyclée pour en faire quelque chose. D’autant plus que la dépense énergétique nécessaire aux opérations de recyclage est souvent très lourde.
C’est une bonne chose de chercher des réponses à cette problématique de taille. Attention malgré tout aux annonces qui font bien sur le papier mais qui seront difficiles à tenir. La marque de baskets Ngo a mis 3 ans avant de pouvoir mettre en place de genre d’action, M.Moustache en a mis 8. Ce n’est surement pas pour rien…
Voilà pourquoi nous ne pensons pas qu’il soit si facilement faisable pour une jeune marque de mettre en place ce type de programme. Pour le moment nous avons choisi de sensibiliser au maximum notre communauté d’abord à l’entretien de ses sneakers (via des produits naturels) puis à l’upcycling ou au don à des associations pour les plus démunis.
Prolonger au maximum la vie et l’utilité de nos baskets réduira déjà fortement l’empreinte carbone liée à leur production. En attendant de pouvoir faire encore mieux 😊
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L’équipe MEEKO